En lisant l’article du Monde « Elsa Dorlin, philosopher à main nues, je perds le fil et me retrouve face à l’entrée de ce grand bâtiment aux allures militaires placé tout en haut de la rue Grammou à Zografou. Les terminus du 622 et du 810 sont ici. Incroyable ce que le bus à pu avoir cette place immense dans ma vie la bas. Ici je n’arrive plus à le prendre.
C’est une grande rue, une petite route. Au sommet de cette colline, elle monte puis descend, fait le dos rond. Je me souviens des barbelés en haut des grillages. Ils me faisaient un petit peu peur. Je me souviens de ce transformateur électrique, je ne sais pas pourquoi. Je ne me suis jamais appuyée contre. En partant vers la gauche, on redescend. Tout droit le grand parc, celui qui avait donné à Liza l’impressiond’etre partie en vacances sans sortir de sa ville. A gauche il y a une autre sorte de parc. Un petit peu de terre battue, deux bancs qui suivent le muret qui délimite la cour de l’école, une fontaine qui ne fonctionne plus. Des grands arbres verts, toufus. Les arbres Athèniens avaient l’ait heureux, c’est une réflexion que je ne me fais que maintenant, et qui me fais penser que seule la nature survivra à nos crises.
Si on avance jusqu’au parc et que l’on tourne à gauche avant d’y entrer on longe un skate parc, un terrain de tennis, peut être un terrain de basket. Beaucoup de fleurs et d’arbres, encore. La route descend, elle est si belle. Large, dégagée, bordée de ces boutiques que je n’ai jamais vu ouvrir. Je revois les barrières en fer forgées, les bancs, les carreaux de béton sculpté qui forment le trottoir, il faisait beau, dans mon coeur aussi.
Si je prend une des ruelles à gauche je me revois promener mon chien. Je revois son harnais bleu, sa laisse bleue, ses yeux vairon. Les chats du quartier qui la terrorisaient.
Je perds le fil. J’ai peur d’oublier pour toujours.
Athènes sera toujours dans mon ventre, sous forme de papillons, dans mes yeux, sous forme de photos et de larmes, dans mon coeur, toujours.
Mais quand je n’aurais plus de mots pour dire Athènes, serais-je encore plus seule qu’aujourd’hui?